Sandjak - Chantal Partamian

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"La réalisatrice libanaise d’origine arménienne Chantal Partamian avoue qu’elle est autant intéressée par les archives que par leur absence. «En partant à la recherche d’images sur le Liban, j’ai re-trouvé un récit uniformisé, un mythe fondateur du Liban néolibéral des années 1960, qui ne concernait qu’une minorité de Beyrouthin·es. Ce qui m’intéresse, c’est ce qui est omis: qu’est-ce qui n’est pas filmé et pourquoi? Que dit ce silence et cette marginalisation?» Dans le court métrage Sandjak, elle
enregistre les derniers instants d’un camp de réfugiés arméniens situé depuis six décennies en plein cœur de la capitale libanaise, avant sa destruction en 2016. Confronté à des archives de ce lieu insalubre jadis habité et au témoignage de sa grand-mère arménienne, l’endroit apparaît d’autant plus fantomatique et abandonné. C’est dans cet espace labyrinthique, dont l’image n’a pas été jugée suffisamment légitime pour être conservée, que Chantal Partamian cherche des réponses sur ses origines: «Durant le confinement, j’ai ressenti le besoin de retrouver mon histoire arménienne, qui est perdue à cause du silence des premières générations ayant survécu au génocide. Ce sont les troisième et quatrième générations qui essaient de retrouver ce lien.»

Memoire du Cinema Arabe, Emmanuel Haddad, Le courrier, N°61, Vendredi 1er au Dimanche 3 Avril, 2022

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"Projected in this selection with Aprahamian’s work is Chantal Partamian’s nine-minute work, “Sandjak,” 2021. The two films are coincidentally complementary, insofar as Partamian is interested in the history of Bourj Hammoud’s Sanjak refugee camp. Founded in 1939, it received a number of Armenian families fleeing Iskanderun (aka Alexandretta), which had been part of France’s Syrian mandate until Paris ceded the territory to the Turkish republic. The camp was razed in 2017.

Relying on the voice of a lone survivor of the flight from Iskanderun who grew up in Sanjak, Partamian compiles a diverse collage of recent and historical footage to accompany and illustrate her character’s recollections."

Review: Short films on a shifting landscape Jim Quilty, The Daily Star, Jul. 01, 2021

Gaspé Québéc - 2023: Grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie
Parramatta Australia - 2023: SWANA film festival
Gent, Belgique -2023 ; Kask Cinema activities, Tashattot collective
Bruxelles, Belgique - 2023: 15e édition, Elles Tournent, Brussels Women’s Film Festival
Colorado, USA - 2022: Middle East Studies Association 2022 FilmFest
Toronto, Canada - 2022: Pomegranate film festival
Toronto, Canada - 2022: Toronto Arab Film Festival
Marseille, France - 2022: 9e édition du Festival Aflam.
Montreal, Canada - 2022: Burnt video art and experimental film festival
- Program 12: Audience Choice Award
Alexandria Egypt - 2022: Alexandria international short film festival
Halifax, Canada- 2021: Lebanese film festival in Canada
Yerevan, Armenia- 2021: "One Shot" Film Festival 19th edition
- Special Jury Mention
Montreal, Canada - 2021: Lebanese film festival in Canada
Beirut, Lebanon- 2021: Écrans du réel's Documentary Film Festival in its 16th edition

Sandjak

Contexte historique / Historical context

Tout au long de la dernière moitié du 20e siècle, le camp s’est progressivement agrandiet sa population s’est diversifiée.L’urbanisation croissante des villes au Liban, a conduit à l’éradication du camp. La diaspora arménienne au Liban n’a fait aucune tentative significative pour empêcher la destruction du camp ni comprendre ou éradiquer les conditions matérielles et sociales qui ont fait en sorte qu’un camp persiste au moins 60 ans. Les familles du camp ont indiqué qu’elles recevaient entre 3 000 et 5 000 dollars compensation de la municipalité.

Throughout the latter half of the 20th century, the camp gradually expanded and its population diversified. The increasing urbanization of cities in Lebanon has led to the eradication of the camp. The Armenian diaspora in Lebanon has made no significant attempt to prevent the destruction of the camp or to understand or eradicate the material and social conditions that have ensured that a camp persists for at least 60 years. Families in the camp reported receiving between $ 3,000 and $ 5,000 compensation from the municipality.

1920 x 1080 | 08'23" | 25.00 fps / ips
Smart Phone / DSRL /Found footage
Arménien /Armenian
Sous-titres/subtitled: Francais / English

En 1939, suite à un accord signé par la France, le sandjak d’alexandrette en Syrie, est annexé à la Turquie. Des milliers d’Arméniens, dont ma grand-mère, fuient Alexandrette pour Alep ou Beirut. À l’automne1939, un petit nombre s’installa à l’intérieur des terres d’une zone de quarantaine déjà établie à côté de Bourj Hammoud, qui à l’époque était une terre agricole. Le camp reprend le nom de leur terre d’origine, Sandjak. Naviguant trois types d’images, tournées en trois periodes differentes, le film explore la poétique de la hantise à travers des compositions d’images qui essayent de créer un enchevêtrement entre le passé et le présent. Une voix intime mais détachée, un peu stoïque même, s’exprimant sur la perte. La perte, toujours, en répétition. L’affirmation en boucle de l’appartenance à un lieu qui n’est plus. C’est un exercice de démontage de l’espace du camp de Sandjak. De la hantise du présent par des absences. La fragmentation de l’histoire et de la mémoire ainsi que le vécu dans les marges et l’anachronisme historique d’un peuple évoluant dans des paysages temporels.

In 1939, following an agreement signed by France, the Alexandretta Sandjak in Syria was annexed to Turkey. Thousands of Armenians, including my grandmother, flee Alexandretta for Aleppo or Beirut. In the fall of 1939, a small number moved inland to an already established “quarantine” zone near Burj Hammoud, which at the time was farmland. The camp takes the name of their homeland, Sandjak. Navigating three types of images, shot in three different periods, the film explores the poetics of haunting through compositions of images that attempt to create an entanglement between the past and the present. An intimate but detached voice, a little stoic even, speaking of countless losses. The repeated affirmation of belonging to a place that is no longer.
It is an exercise in the dismantlement of the Sandjak camp space. The haunting of the present by absences. The fragmentation of history and memory. The experience in the margins and the historical anachronism of a people evolving in temporal landscape.

[documentary, Lebanon/Canada, 2021]

Distributed by:
GIV (GROUPE INTERVENTION VIDEO) Montréal